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Carol'in vous signale ce film présenté par Le Ciné Club en Baie : le 7ème juré.

"Grégoire Duval, 42 ans, honorable pharmacien dans une ville de province a étranglé une jolie fille alors qu'il tentait de l'embrasser, saisi -il n'a su pourquoi- par un soudain désire érotique. La scène s'est passée sans témoins, au bord du lac, tandis que la victime prenait son bain de soleil et que la femme et les enfants de Grégoire effectuaient une promenade en barque. Le drame n'a duré que quelques secondes. Duval lui-même se demande s'il n'a pas rêvé ! Mais trois destins sont brisés d'un coup : celui de la victime, celui de l'assassin et celui de Sylvain Sautral qui, dans la soirée même, se voit inculpé de meurtre. Sautral est un voyou, violent, buveur, banni par toute la ville. Tout est contre lui et, notamment, certains témoins qui, un instant avant le crime, l'ont vu s'emparer d'un portefeuille contenu dans le sac de la jeune fille... Comble d'ironie : le sort désigne Grégoire comme juré au procès ! Le pharmacien ne veut pas se dénoncer pour ce crime qui lui semble une erreur, un accident... Mais il ne veut pas non plus laisser condamner un innocent. S'appuyant sur un article du Code, il va reprendre l'instruction et à la stupeur du tribunal et du public, il parvient à faire acquitter Sylvain...

Il s'agit d'un film noir tourné en noir et blanc. Le film démarre de façon très intense par la scène du crime soutenue par la musique de Vivaldi. C'est Duval le pharmacien, un notable bien rangé de la petite ville de province, qui a tué Catherine. Il fait comme si de rien n'était, il cherche des excuses, des justifications à son acte. On assiste à un monologue intérieur par l’intermédiaire d'une voix off. Sautral l'ex amant de Catherine est accusé du meurtre. Duval est nommé juré pour le procès. Rongé par le remord il va tout faire pour innocenter Sautral. Bernard Blier interprète Duval en parvenant à transcrire la complexité du personnage, l'évolution de ces sentiments. Il est entouré d'excellents seconds rôles : Maurice Biraud, Danièle Delorme et Francis Blanche notamment. La description des notables provinciaux est caustique, rappelant celle des films de Chabrol. Les dialogues sont profonds. Il n'y a pas beaucoup de paroles futiles. La mise en scène est travaillée".